ÉTAT de SAVOIE

Requêtes sur la pollution atmosphérique

Loin de nous de faire de l’écologie un cheval de bataille mais les données de ces derniers jours en matière de pollution atmosphérique nous amènent à quelques réflexions qui méritent d’être connues et partagées.

Le Transport Routier

La première porte tout naturellement sur la pollution engendrée par le transport routier.

Nous condamnons tout particulièrement  la politique française en matière de circulation des T.I.R.

Notre volonté de réduire la pollution commence par l’interdiction aux camions Euro 3 de toute traversée de la Savoie, il s’agit de véhicules mis en services avant  2001 et donc de plus de 13 ans. Si ceux-ci représentent 20% du trafic sous le mont Blanc, ils représentent 35% du trafic sur autoroutes et beaucoup plus sur les voies départementales. Il s’entend par traversée de la Savoie, toutes les livraisons en provenance de la France par l’Isère, l’Ain ou les Hautes-Alpes pour la Savoie mais aussi le transit sur notre territoire en direction de l’Italie ou la Suisse et qui ne passe pas par le tunnel du mont Blanc.

Le remplacement des camions Euro 3 passant journalièrement sous le Tunnel du mont Blanc par des camions aux normes Euro 5 diminuerait les pollutions en NOx de 28%, le CO de 6%, les PM de 47% pour le transport routier*

Le remplacement de ces mêmes camions EURO 3 par une solution camions EURO 4 ou 5 mais en FRET (transport des camions par trains) réduirait les pollutions en NOx de 52%, le CO de 32% et les PM de 56 %

Cette dernière solution peut être mise en place dès ce jour est sans aucun frais puisque la ligne Aiton-Orbasano existe déjà. Il n’y a plus qu’aux pouvoirs publics de décider de la mettre en place.

Il ne s’agit là que de diminution de taux de pollution pour le passage du Tunnel du mont-Blanc. La mise en place des mêmes restrictions pour le Tunnel du Fréjus est également une nécessité, l’impact écologique y serait beaucoup plus fort, puisque contrairement au premier, le second tunnel n’est pas limité à la seule circulation des Euros 3-4-5 mais accepte les Euro 1-2 et même les bus Euro 0.

Il est à noter que si 1587 camions ont passé quotidiennement le tunnel du mont blanc en moyenne en 2012, ce sont près de 1000 camions de plus qui franchissent le péage de Cluses situés à 40 km du Tunnel tous les jours et si le pourcentage d’Euro 3, 4 et 5 est connu au tunnel, ils ne sont pas détaillés à Cluses et les Euro 0, 1 et 2 n’y sont pas interdits.

Aujourd’hui, malheureusement, il n’existe aucune donnée sur le transport France-Savoie ou Suisse-Savoie. Afin de ne pas plomber une économie déjà morose, il ne sera pas demandé aux entreprises et artisans de Savoie de changer leurs véhicules surtout si leurs comptabilité peine déjà à sortir les finances du rouge. Par contre, il peut être facilement intégré une interdiction des Euro 3 de circuler en Savoie pour tous les véhicules dont la carte grise n’a pas été émise par nos préfectures respectives. Cela réduire encore d’autant la pollution de nos vallées mais aussi des bassins Chambériens, Annéciens et Albertvillois.

Nous laissons le soin à la France de faire circuler les Euro 0-1-2-3 partout dans le reste de leur pays et de concentrer les véhicules les  moins polluants pour chez nous.

Il est quand même à remarquer qu’entre un camion Euro3 et un Euro5, la pollution engendrée par les NOx est divisée 6 et pour les PM, elle est divisée par 5. Si on compare avec un Euro1, les NOx ont été divisés par 10 et les PM par 28.

Notre demande première est donc l’interdiction de circulation de tous les EURO3 sur la totalité de la Savoie en provenance de Suisse, France et/ou Italie à compter du 1^er janvier 2014. Qu’il s’agisse de camions en transit ou en livraison en Savoie.

A compter du 1^er juillet 2014, nous demandons à ce que tous les camions EURO4 en transit par la Savoie en direction ou en provenance de l’Italie empruntent l’autoroute ferroviaire via Aiton.

Nous demandons également la gratuité des autoroutes de Savoie pour tous les habitants de Savoie (VP <3.5t) du 1^er novembre au 31 mars et l’abaissement de la vitesse sur ces mêmes autoroutes à 110km/h les jours de pollution ou de mauvais temps (neige, gel). L’abaissement de la vitesse permettant la diminution de la consommation des véhicules et la gratuité permettant à des automobilistes ne prenant pas l’autoroute d’habitude de réguler leur consommation. Cette gratuité pendant la période hivernale permettra également le désengorgement de certaines routes départementales et un meilleur service d’entretien de celles-ci lors des jours de neige ou de gel.

Pour accéder à la pétition pour la gratuité de l’Autoroute en Savoie, cliquez ici 

Le Chauffage

Concernant les systèmes de chauffage des habitations et entreprises, une information claire et précise devra être fournie à tous les habitants de Savoie sur les conduites à tenir pour tous les chauffages anciens (fuel, gaz, bois) afin de faire prendre conscience à l’ensemble de la population des vrais problèmes de pollution.

Cette plaquette devra rappeler que si une chaudière fonctionnant au gaz ne rejette aucun PM dans l’air, il rejette 25 fois plus de NOx qu’une chaudière au bois si elle est ancienne et 7 fois plus de CO si elle est récente

Une chaudière fuel rejette à peu près les mêmes proportions de NOx et CO que la chaudière gaz mais 3 fois plus de PM que la chaudière bois.

Enfin, le type de bois doit aussi être pris en compte dans un système de chauffage au bois, car si une chaudière émet environ 5k de PM/kg, un insert à bois alimenté en hêtre émettra le double de la chaudière et s’il est alimenté en sapin, il émettra 7 fois plus. Les chiffres sont donnés pour du bois sec (11% d’humidité) et plus le bois sera humide, plus la pollution sera élevée.

Il ne va sans dire qu’un foyer ouvert ou une cheminée, émettra encore plus de polluants dans l’air, la consumation à faible température augmentant les déchets (suie, …)

L’obligation faite aujourd’hui aux vendeurs de bien immobiliers comprenant une installation de chauffage de type biomasse doit être impérativement doublée d’une aide financière plus élevée, mais un contrôle plus sévère de la qualité du bois vendu doit également être mis en place afin de que les grossistes n’approvisionnent pas en « bois vert » les particuliers. Une réflexion sur l’utilisation du sapin dans les systèmes de chauffage biomasse doit également être mise en place rapidement.

Dans le même temps une aide financière, au moins pour le changement des brûleurs, doit être mise en place pour toutes les chaudières fuel et gaz.

Enfin, un avertissement spécifique devra être mis en place pour toutes les personnes dites sensibles, jeunes enfants, troisième âge, asthmatiques, … Si des pertes seront engendrées par la diminution de la consommation des carburants, des gains seront automatiquement générés sur le coût de la santé grâce à la diminution de consultations et de prise de médicaments voire d’hospitalisation.

Glossaire

NOx : Oxydes d’Azote

comprenant dans les statistiques les NO et NO_{2 Le NO est 10 fois plus toxique que le CO et le NO2 40 fois plus toxique que le CO.}

Il existe aussi les N₂O, N₂O₃, N₂O₄ et N₂O₅ qui ne sont pas pris en compte dans les relevés de mesure pour la pollution atmosphérique. 

Le NO₂ pénètre profondément dans les poumons. Les pics de concentrations sont plus nocifs qu’une même dose sur une longue période. Le NO est un gaz irritant pour les bronches, il réduit le pouvoir oxygénateur du sang. Ses molécules, pénètrent facilement les bronchioles, affectent la respiration et provoquent une hyperréactivité des bronches chez les asthmatiques, ainsi qu’une vulnérabilité accrue des bronches aux microbes, au moins chez les enfants. Sur l’environnement, le NO2 intervient dans la formation d’oxydants photochimiques et par effet indirect dans l’accroissement de l’effet de serre. NO et NO2 contribuent au phénomène de pluies acides.

 CO : Gaz carbonique

Une exposition chronique à de faibles doses de CO affecte le système cardiovasculaire, comme l’ont confirmé plusieurs études épidémiologiques qui ont mis en évidence une corrélation entre la pollution au CO et la mortalité cardiovasculaire. Ces études épidémiologiques ont été confirmées expérimentalement. En effet une étude a permis de mettre en évidence le développement d’un phénotype cardiomyocytaire pathologique chez une population de rats exposés à ce polluant. De plus une étude a permis d’observer une augmentation de la sensibilité du myocarde à l’ischémie-reperfusion (simulation d’un infarctus du myocarde). Cependant cette même équipe a également rapporté que les effets délétères du CO sur la sensibilité à l’ischémie-reperfusion pourraient être contrecarrés par une activité physique régulière et modérée, susceptible de prévenir le développement du phénotype pathologique.

PM : Particules en suspensions

Ce sont les particules très fines (fraction des PM1 de taille comprise entre 1,0 et 0,1 micromètre) qui restent le plus longtemps en suspension dans l’atmosphère, jusqu’à 1 semaine environ. Elles peuvent ainsi être transportées sur de longues distances. Elles ne sont pratiquement éliminées que par les précipitations et ont le temps de s’accumuler dans l’air.

Le Citepa, organisme qui assure la réalisation technique des inventaires de la pollution atmosphérique en France métropolitaine, signale qu’une attention particulière doit être portée aux émissions de particules : « Les particules solides servent de vecteurs à différentes substances toxiques voire cancérigènes ou mutagènes (métaux lourds, HAP,…) et restent de ce fait un sujet important de préoccupation ». Mais l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère qu’il vaut mieux ne pas dépasser le seuil 25 μg/m3 en moyenne sur 24 heures pour les particules 2,5 et de 50 μg/m3 en moyenne sur 24 heures pour les PM10. Selon l’OMS, au moins 1,4 % des décès dans le monde seraient induites par les particules polluantes de l’air qui est aussi pour un grand nombre de gens un facteur de diminution de l’espérance de vie.

 La pollution de l’air extérieur est classée cancérogène certain (groupe 1) pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) ; elle « provoque le cancer du poumon » et accroît le risque de cancer de la vessie. Les particules fines, « élément majeur » de la pollution de l’air extérieur, ont également été classées cancérogènes pour l’homme. Les principales sources de pollution sont les transports, les centrales électriques, les émissions industrielles et agricoles, le chauffage résidentiel et la cuisson des aliments. Le CIRC avait déjà établi le caractère cancérogène à l’intérieur des habitations de la combustion domestique (chauffage et cuisson des aliments) du charbon, notamment pour le cancer du poumon. Le caractère cancérogène à l’intérieur des habitations de la combustion domestique de biomasse (principalement le bois) a été établi pour le cancer du poumon seulement.

Récapitulatif

Normes EURO poids lourds

Calculs sur la base des passages en 2012 de camions au tunnel du mont-Blanc(moyenne journalière : 1587 camions/jour)

*données ATMB pour le nombre de véhicules et normes EURO pour le rejet des polluants