Tourisme et Savoie… Attention, prudence
L’activité touristique génère 30000 emplois directs mais, compte tenu de la spécificité de cette activité, 40000 personnes (saisonniers) sont nécessaires et viennent de tous pays. Toutefois, les 18000 chômeurs de Savoie ne voient pas leur chiffre baisser.
Nous sommes le premier pays au monde en nombre de touristes fréquentant la Savoie, ce qui représente 68 millions de journées de touristes, mais ce qu’il faut retenir, c’est que nous ne sommes pas les meilleurs en chiffre d’affaire réalisé, par rapport à toutes ces personnes fréquentant notre territoire.
Au sud de la Savoie, il est décompté 33,1 millions de nuitées qui se répartissent ainsi :
Hiver : 68%
Eté : 28 %
Compte tenu du rapport touriste/chiffre d’Affaire, notre ration, par rapport à d’autres pays n’est pas bon.
Rien qu’au sud de la Savoie, il y a 658000 lits touristiques mais 373100 (soit 57%) sont des résidences secondaires (studios, appartements, maisons) mais 40% de ces lits sont dits « froids » car pratiquement plus occupés, donc perte énorme de recettes pour nos stations. D’autre part, 50% des personnes fréquentant nos sites de sports d’hiver ne pratiquent plus le ski, ce qui génère une perte importante des revenus des stations, en particulier pour les stations dites de 1ère génération ; ces stations villages connaîtront dans un proche avenir de graves difficultés de gestion. Les usines à skis (20000 lits et plus, possèdent des moyens de récupération que n’ont pas les stations villages de nos anciens ; en effet, pas de village à La Plagne, Avoriaz, Val Thorens,… donc pas de structures différentes qui génèrent de gros bénéfices et peuvent se passer d’une saison estivale, mais ces « Monstres », appartiennent-ils à l’Ethnie Savoisienne ?
Toujours dans le sud de la Savoie, 60 stations représentent 35% du domaine skiable français. 920 remontées mécaniques pour 830 km de pistes soit 25% du parc français. 41 stations sont équipées de canons à neige.
Recettes des remontées : 512 millions d’Euro soit 44% du total des stations françaises, mais il n’est pas possible de connaître la part prélevée par la Compagnie des Alpes, ce point est important car dans un avenir proche, les stations villages ne pourront plus assurer les investissements en équipements (canons à neige, remontées mécaniques,…). Notre indépendance économique deviendra précaire, d’où nécessité, dès maintenant, de se pencher sur ce problème pour conserver à terme, notre propre gestion dans nos villages respectifs CAR, dans nos villages stations, l’agriculture est une ressource indispensable en valeur économique mais également BIO.
Il faut avoir en mémoire que, voilà 30 ans, 10% des français pratiquaient les sports d’hiver, actuellement ce pourcentage est descendu à 7,5% seulement, mais ce chiffre est compensé par l’augmentation de la population.
Il faut tout relativiser, car certaines unités, tels les commerces d’articles de sports réalisent, par la location, de bonnes affaires ; de même que les épiciers et autres supérettes, toutefois, nous constatons que la saison d’hiver se réduit considérablement et la période de Pâques devient une « peau de chagrin », donc danger, car la saison d’été s’affirme de plus en plus mauvaise. Au regard de ces quelques points, de nombreux autres se dessinent déjà et les stations telles Valloires, … s’organisent pour réaliser de meilleurs exercices financiers au cours de la saison d’hiver.
Nous sommes convaincus que, pour sauver nos activités touristiques, nous devons dès maintenant prendre conscience du Danger qui nous menace afin que nos villages-stations parviennent à se maintenir grâce à un équilibre économique, entre tourisme et agriculture BIO de montagne. Il faut avoir en mémoire que 90% des vins de Savoie sont achetés par les touristes ainsi que des produits dits « laitiers ».
Parallèlement à ces spécificités, nous devons envisager que des unités de fabrication de produits : petites et moyennes industries, soient implantées dans ou à proximité immédiate de nos villages. Actuellement, les villes sont des centres d’attraction qui, par effet gravitationnel, voient le nombre de leurs habitants augmenter rapidement ; c’est ainsi qu’évolue le secteur tertiaire, gérant de « l’économie artificielle » source de revenus fiscaux mais pas de richesse intrinsèque pour le Pays. Nous devons produire des richesses génératrices de revenus ; donc, vente des biens de nos productions, qui nous permettrons de maintenir notre indépendance monétaire comme chez nos amis helvètes qui augmentent en permanence le produit de leur commerce international.
Nous devons prendre conscience de ces données pour ne pas nous trouver dans une situation économique inextricable le jour de notre indépendance, car le système français que nous subissons actuellement se retournerait contre nous si demain nous étions maître de notre destin. Notre Pays est spolié par la France, nous prélevant 45% du PNB savoisien, et nous offre en échange… une partie de sa dette de 2000 Milliards d’Euro.
RJ