On aime…

En Hongrie, les députés osent jeter le drapeau européen par les fenêtres. Et en Savoie, c’est pour quand ?

13 février 2014

 

“…Ils sont quinze cent mille qui sont morts pour cette saloperie-là…

… Qu’est-ce que c’est que cette loque pour laquelle ils sont morts ?…

… Anéantis dans le fumier d’un champ de bataille,…

… que leurs amours ne reverront plus JAMAIS…

… Terrible morceau de drap coulé à ta hampe, je te hais férocement,
Oui, je te hais dans l’âme, je te hais pour toutes les misères que tu représentes
Pour le sang frais, le sang humain aux odeurs âpres qui gicle sous tes plis
Je te hais au nom des squelettes… Ils étaient quinze cent mille
Je te hais pour tous ceux qui te saluent,
Je te hais à cause des peigne-culs, des couillons, des putains,
Qui traînent dans la boue leur chapeau devant ton ombre,

Je hais en toi toute la vieille oppression séculaire, le dieu bestial,
Le défi aux hommes que nous ne savons pas être.
Je hais tes sales couleurs, le rouge de leur sang, le sang bleu que tu voles au ciel,
Le blanc livide de tes remords.
Laisse-moi, ignoble symbole, pleurer tout seul, pleurer à grands coups
Les quinze cent mille jeunes hommes qui sont morts.
Et n’oublie pas, malgré tes généraux, ton fer doré et tes victoires,
Que tu es pour moi de la race vile des torche-culs. ”

Extrait de Les Respects. 6 mars 1924 – Jean Zay

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